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Parfoistrès rare une formule perle à leur gosier de nacre, d'où l'on trouve aussitôt à s'orner. Francis Ponge Le mot et la chose. Paru en 1942, Le Parti pris des choses est un défi poétique.
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Fichede 2 pages en littérature publié le 29 mai 2009: Francis Ponge, Le parti pris des choses, L'Huître : commentaire. Ce document a été mis à jour le 29/05/2009 Ce document a été mis à jour le 29/05/2009
Résumédu document. L'Huître de Francis Ponge est un des poèmes extraits du recueil Le Parti pris des choses dans lequel l'auteur cherche par l'écriture à restituer l'âme des
Dansle titre, le terme « chose » désigne les objets quotidiens pour lesquels Francis Ponge prend parti. On distingue quatre catégories de choses : - Les objets inanimés fabriqués par l’Homme comme l’éponge. - Les objets naturels comme l’huître. - Des lieux comme la plage. - Des personnages animés comme le gymnaste.
Site De Rencontre Gratuit Comme Coco. Lettres - Compte Rendu de Lecture Le parti pris des choses de Francis Ponge ______________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________ Le parti pris des choses est un recueil de poèmes écrit par Francis Ponge en 1942. L’intégralité des poèmes qui le composent sont en prose. Ils pourraient être définis de la manière suivante ce sont des descriptions de choses simples, d’éléments du quotidien, pouvant sembler tout à fait anodins au premier abord mais qu’il s’applique ici à mettre en lumière. C’est d’une certaine manière comme si le poète révélait la beauté et tout le substrat sensible des éléments existants, l’entourant, sur lequel son regard se pose. Les sujets de ses poèmes varient mais présentent néanmoins quelques points communs il peut s’agir d’éléments naturels tels que la pluie ou le feu, de nourriture comme l’huitre, les mures, le pain, ou encore de paysages avec le bord de mer. De manière générale, c’est la nature qui inspire Francis Ponge. Cette fascination toute particulière se ressent dans le choix de ses sujets et dans l’attention qu’il a porté à ses composants, que nous percevons au travers de ses poèmes. Francis Ponge ne cherche pas à embellir la réalité, mais à la présenter la plus honnêtement possible, parfois même de manière crue ou qui pourrait sembler embarrassante. La réalité des faits, dans la laideur ou les aspects les moins esthétiques qu’elle peut comprendre ne lui fait pas peur. Néanmoins, le talent du poète est notamment à relever dans le fait que malgré cette objectivité notable de laquelle il souhaite s’approcher au plus près, il parvient à faire ressortir une réelle beauté de ses poèmes. En tant que lectrice, j’ai eu cette impression à la lecture des poèmes de Ponge, que ce dernier me donnait une loupe ou des jumelles, tout au moins les bons instruments pour percevoir la beauté du monde. D’une certaine manière, nous pourrions même aller jusqu’à accorder à la poésie de ce poète un aspect curatif, une sorte de remède à la morosité et à l’ennui que peut parfois présenter la vie il fait don ici d’une invitation à voir et percevoir le monde sous un aspect différent, plus doux et positif. Par conséquent, je ferais le parti pris d’orienter cette étude autour de la problématique suivante comment l’auteur peut-il nous toucher au plus profond de nous même avec du banal ou du laid, des entités se définissant tellement par communes » qu’il semble à première vue presque impossible de les rendre originales ou même surprenantes ? Pour ce faire, nous nous demanderons dans une première partie si Francis Ponge cherche réellement à peindre une réalité, et si oui quelle est-elle. Dans une seconde partie, nous nous pencherons sur les outils dont se sert le poète afin de nous faire comprendre et apprécier à sa manière les différentes entités et phénomènes qu’il perçoit. Enfin, notre dernière partie portera sur la relativité à apposer au laid, et au jugement sensible de manière générale à laquelle nous invite Francis Ponge. *** A la lecture des poèmes de Ponge, survient la question de savoir si ce qu’il décrit existe réellement, ou bien n’est que le fruit de son imagination, de ses espoirs peut-être, de ses projections
L'huître L'huître, de la grosseur d'un galet moyen, est d'une apparence plus rugueuse, d'une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C'est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l'ouvrir il faut alors la tenir au creux d'un torchon, se servir d'un couteau ébréché et peu franc, s'y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s'y coupent, s'y cassent les ongles c'est un travail grossier. Les coups qu'on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d'une sorte de halos. A l'intérieur l'on trouve tout un monde, à boire et à manger sous un firmament à proprement parler de nacre, les cieux d'en dessus s'affaissent sur les cieux d'en dessous, pour ne plus former qu'une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l'odeur et à la vue, frangé d'une dentelle noirâtre sur les bords. Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d'où l'on trouve aussitôt à s' Ponge Le mot et la chose. Paru en 1942, Le Parti pris des choses est un défi poétique. Il s’agit pour Francis Ponge de réparer ce lien fragilisé entre l’homme et son monde. Ca vous épate, hein ? Ces grandes phrases là . Mais prenez garde ! Fuyez donc ces explications ampoulées du genre Mais oui, normal, avec les guerres mondiales hein, et p’y tout ça, l’homme est traumatisé, et donc il est en rupture avec le monde et blablabla, etc… » En pensant à travers des abstractions on a tendance à vouloir raisonner par généralisation. Ceci engendre le plus souvent ces hypothèses aberrantes qui vous peignent un siècle en un événement pour prétendre éclairer l’ensemble de la production artistique à un temps donné. Comme si l’expression artistique n’était que le fruit désespéré du déterminisme. Le langage de Ponge s’offre comme un remède à cette rupture entre l’homme et les choses. Depuis trop longtemps l’homme a perdu ce lien direct entre lui et ce qui l’entoure. C’est à travers un regard neuf, posé sur des objets dérisoires, que Ponge propose une méthode. La démarche est philosophique et linguistique explorer des évidences prosaïques pour qu’elles retrouvent grâce à nos yeux. Avec Ponge, un pain bien cuit se fait paysage La surface du pain est merveilleuse d'abord à cause de cette impression quasi panoramique qu'elle donne comme si l'on avait à sa disposition sous la main les Alpes, le Taurus ou la Cordillère des Andes. ». Que sont les mots sinon des choses ? Pour le poète, le mot est pondérable, matière ; il n’est pas qu’un moyen de désigner le signifiant renferme toute l’essence de l’être. Signifiant et signifié se réconcilient dans la plénitude de l’unité. Cette dichotomie du mot n’a dès lors plus lieu d’être. Dans Le Grand Recueil, Ponge peut ainsi écrire Le mot VERRE D'EAU serait en quelque sorte adéquat à l'objet qu'il désigne… Commençant par un V, finissant par un U, les deux seules lettres en forme de vase ou de verre. Par ailleurs, j'aime assez que dans VERRE, après la forme donnée par V, soit donnée la matière par les deux syllabes ER RE, parfaitement symétriques comme si, placées de part et d'autre de la paroi du verre, l'une à l'intérieur, l'autre à l'extérieur, elles se reflétaient l'une en l'autre […] » Le mot redevient un tout indivisible, franc, sincère. La chose et la parole se reconnaissent. Le lien est réparé. Mouais. Moi, les fruits de mer, vous savez… Observons donc cette huître. Le texte de Ponge s’ouvre sur le redoublement du mot. Nommer est la première étape indispensable du processus de réappropriation de la chose, comme une incantation. La méthode du poète évoque celle d’un naturaliste il s’agit là de décrire. D’abord le mollusque nous est présenté de l’extérieur par un regard qui, ne sachant par où le prendre, le compare à un galet d’une apparence plus rugueuse », d’une couleur moins unie ». Avant que le regard s’affine, l’amateur d’huître passe à la praxis. L’huître est un huis.. oui, oui. C'est un monde opiniâtrement clos » nous dit Ponge. C’est une porte fermée dont il faut forcer l’entrée. Et le poète fournit le mode d’emploi afin de prendre la chose en main il faut alors la tenir au creux d'un torchon ». Mais patience. Une huître ne se donne pas si facilement. L’assonance en é » sur le couteau ébréché » insiste sur ce heurt répété de la lame qui doit s'y reprendre à plusieurs fois. » Encore une fois le mot est une matière non dépourvue de sens. La marque distinctive de l’huître, c’est cet accent circonflexe qui mime la silouhette du mollusque ouvert. Je voudrais connaître par cœur / Ton ciel intérieur » Méthodiquement, vous disais-je, le regard s’affine pour en pénétrer l’intérieur. L’objet prend des dimensions cosmogoniques qui rendent ses lettres de noblesse à ce banal et non moins déliceux mollusque. Il est bien plus que ça ! Sa nature prosaïque est enfin transfigurée. C’est tout un monde ! On y trouve à boire et à manger » au sens propre et au sens figuré, tant ce vaste univers est grouillant de vie. Les proportions sont bibliques sous un firmament à proprement parler de nacre, les cieux d'en dessus s'affaissent sur les cieux d'en dessous… ». La géométrie de l’huître dessine une symétrie cosmique. Elle est un écrin gigantesque qui recèle le mouvement organique. On y trouve un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue » Plus qu’une mare », c’est une mer. Ronsard nous invitait déjà hier soir à la paillardise. Quitte à faire, autant s’y vautrer comme un pourceau. Comment ne pas percevoir l’allusion pornographique au sexe féminin ? Le jeu de mot sur S’affaissent » donnait déjà le ton. C’est une vulve qui nous est décrite. La dentelle noirâtre sur les bords » confirme l’érotisation. L’huître est comme une femme qui, à force de patience, dévoile la part la plus secrète de son anatomie. Le couteau était le phallus. Le dernier mot revient au poète. Pas question de se laisser dépasser. Encore une fois, il s’agit bien de se l’approprier cette huître. Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d'où l'on trouve aussitôt à s'orner. » Cette dernière phrase est bien à l’image de l’huître opaque et hermétique. On notera l’étrangeté de l’expression une formule perle », comme une inversion qui sous-entendrait qu’une perle se forme. Cette perle dont on s’orne, ne serait-ce pas finalement le bijou taillé par l’auteur du grec poïesis fabriquer, à savoir le poème ? Il serait cette formule, entendu comme la façon de concevoir et d’agir…avec l’huître. Conclusion Vivement les fêtes de fin d’année ; il n’y aura plus qu’à déguster.
Pourquoi l’huître est un poème ? – Rareté + pureté + esthétique = caractéristiques de la parole poétique. – La perle serait donc en fait un poème le texte est donc une sorte d’allégorie sur la création poétique, l’huître qui produit la perle serait alors le monde poétique. Comment sont présentés le pain et l’huître des poèmes de Francis Ponge ? Bien au contraire, Le Parti pris des choses se concentre sur la matérialité du quotidien le recueil se présente comme une suite de poèmes descriptifs, chacun étant centré sur un objet familier le pain, la cigarette, la bougie, le cageot, ou sur un élément minéral la pluie, végétal ou animal l’huitre, l’escargot … Qui flue et reflue à l’odeur et à la vue ? A l’intérieur l’on trouve tout un monde, à boire et à manger sous un firmament à proprement parler de nacre, les cieux d’en dessus s’affaissent sur les cieux d’en dessous, pour ne plus former qu’une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l’odeur et à la vue, frangé d’une dentelle noirâtre sur … Pourquoi Ponge renouvelle la poésie ? Comment Ponge renouvelle-t-il le genre poétique en exprimant les choses » à partir de la matière verbale » ? Le terme choses renvoie aux objets banals, qui n’ont pas leur place en poésie, car ils sont trop quotidiens alors que la poésie veut se dégager du quotidien. Comment faire une bonne lecture linéaire ? Lecture linéaire la méthode en 6 étapes 1 – Fais une introduction et propose une problématique. … 2 – Lis le texte avec entrain. … 3 – Suis un plan. … 4 – Mêle constamment le fond et la forme. … 5 – Fais une courte conclusion. … 6 – Sois efficace durant tes 30 minutes de préparation. … 7 – Exemples de lectures linéaires. Quelles sont les caractéristiques majeures des poèmes du parti pris des choses ? Dans Le Parti pris des choses, le poète choisit ainsi des sujets étonnants, comme l’huître, le cageot, le savon ou le pain. Il observe les objets de façon naïve et tout à coup décèle la beauté. Le poète transforme ainsi les objets. Ponge utilise parfois un vocabulaire technique. Pourquoi le pain est un poème ? Le pain est un objet quotidien, banal. … L’adjectif merveilleuse » dès la ligne 1 la surface du pain est merveilleuse et les deux adverbes si nettement articulés » laissent transparaître l’admiration, la fascination du poète. Le pain, objet familier et banal, provoque ici une émotion esthétique. Pourquoi le parti pris des choses est de la poésie ? Dans My Creative method, il pose l’équation suivante PARTI PRIS DES CHOSES égale COMPTE TENU DES MOTS » ; c’est dire que sa poésie recouvre une double visée celle d’appréhender les objets dans leur matérialité, et de revendiquer leur dignité poétique, et celle d’étudier les mots, leur sens, leur sonorité, de … Comment se manifeste la poésie dans le parti pris des choses ? Une poésie comique Le poète joue parfois avec les paronomases et les onomatopées comme le glou-glou des gouttières ». A travers ces jeux de mots, Ponge renoue par les sonorités le langage et le monde. Ponge use aussi de néologismes plaisants pour marier langage et réalité, comme amphibiguïté » . Comment faire une analyse linéaire à l’oral ? L’analyse linéaire doit durer environ 8 minutes, sans compter le temps de lecture du texte introduction, analyse et conclusion. L’analyse linéaire du texte suit la progression du texte, il faut commenter vers par vers, phrase par phrase, paragraphe par paragraphe. Se rappeler de – Commenter le style ET le sens. Pourquoi faire de l’huître un sujet de poésie? Francis Ponge ne cherche donc pas à évoquer la beauté de l’huître il cherche à en évoquer la réalité. Il ne veut pas transformer l’huître en quelque chose de beau c’est le fait même qu’elle soit un objet prosaïque, ancré dans la réalité, qui intéresse Ponge. Faire de l’huître un sujet de poésie est d’autant plus étonnant que l’huître se mange. Quel est le passage de l’huître à la douceur? Passage de la rugosité à la douceur, allitération en »r » L’huître, de la grosseur d’un galet moyen, est d’une apparence plus rugueuse, d’une couleur moins unie » à un vocable élogieux »nacre » »perle » »halo » » cieux » Plus la progression du poème se fait plus l’huître s’ouvre et dévoile sa beauté Pourquoi il y a une perle au centre de l’huître? Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d’où l’on trouve aussitôt à s’orner ». Au centre de l’huître, il y a une perle. En cherchant bien, en se donnant de la peine, un espace plus beau est accessible. Quel est l’intérieur d’une huître? L’intérieur d’une huître est un monde riche comme le suggère le vocabulaire des sens goût »à boire et à manger » odorat »odeur » toucher »visqueux », Pour ceux qui arrivent à ouvrir l’huître, c’est-à -dire à comprendre la poésie, un monde entier s’ouvre à eux 3. Le travail du poète
L'huître L'huître, de la grosseur d'un galet moyen, est d'une apparence plus rugueuse, d'une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C'est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l'ouvrir il faut alors la tenir au creux d'un torchon, se servir d'un couteau ébréché et peu franc, s'y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s'y coupent, s'y cassent les ongles c'est un travail grossier. Les coups qu'on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d'une sorte de halos. A l'intérieur l'on trouve tout un monde, à boire et à manger sous un firmament à proprement parler de nacre, les cieux d'en dessus s'affaissent sur les cieux d'en dessous, pour ne plus former qu'une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l'odeur et à la vue, frangé d'une dentelle noirâtre sur les bords. Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d'où l'on trouve aussitôt à s'orner. Francis Ponge - Le parti pris des choses 1942 I. Une écriture apparemment descriptive 1. Une description organisée en trois temps 2. Une démarche apparemment objective de objet » 3. Une recherche du détailII. Les caractéristiques d'un poème 1. Des jeux de sonorités 2. Des jeux sur le langage 3. Métaphore filée entre l'huître et le mondeIII. La symbolique du poème 1. L'ambigüité de la dernière phrase 2. Lecture rétrospective du poème selon cette signification symbolique I. Une écriture apparemment descriptive Cette impression est accentuée par le choix du poème en prose au lieu de la poésie versifiée, et par le titre même du poème. 1. Une description organisée en trois temps Le texte est construit en 3 temps = 3 paragraphes. - Premier paragraphe description extérieure de l'huître d'une apparence ». Description très générale. - Deuxième paragraphe on passe à une description intérieure de l'huître, comme l'indique les premiers mots du paragraphe A l'intérieur ». La description est aussi plus précise. - Troisième paragraphe description d'un élément particulier à l'intérieur de cette huître la perle. La particularité de cette description est marquée par les premiers mots parfois très rare ». Cette progression de l'extérieur vers l'intérieur et du général au particulier est également marquée par un raccourcissement de la taille des paragraphes. Francis Ponge focalise sur des éléments de plus en plus précis. Le premier paragraphe est constitué de plusieurs phrases 5, le deuxième est une seule longue phrase, et le troisième est une seule phrase courte. Elle est comparée à un galet » -> idée de solidité et de longévité. Ponge insiste sur la difficulté pour ouvrir l'huître apparence plus rugueuse » désagréable au toucher, il est difficile de s'en saisir. opiniâtrement clos » Solution pour l'ouvrir = solution en trois temps, donne l'impression d'un mode d'emploi cf. rythme ternaire marqué par les virgules. Il faut s'y reprendre à plusieurs fois ». Des instruments sont nécessaires torchon, couteau d'utiliser la violence pour ouvrir l'huître Les coups qu'on lui porte », utilisation d'une arme couteau. les doigts curieux s'y coupent, s'y cassent les ongles » deux verbes exprimant une violence renforcée par l'allitération en [k] qui rappelle le son des coups. c Un intérieur rempli d'éléments hétéroclites Le fait que la description de l'huître faite par Ponge dans le second paragraphe ne soit constituée que d'une seule phrase avec beaucoup de juxtapositions insiste sur une sorte de difficulté pour définir la nature de l'intérieur du coquillage. L'expression tout un monde » est renforcée par à boire et à manger » double sens au sens propre signifie qu'il y a de l'eau et le fruit de mer et au sens figuré est une expression signifiant qu'on y trouve beaucoup de choses de qualité différente. Enumération d'éléments appartenant à des réalités diverses les cieux », une mare », le sachet », dentelle ». Caractère insaisissable de certains éléments - les cieux d'en-dessus s'affaissent sur les cieux d'en-dessous » il devient difficile de distinguer lequel est lequel, tout se mélange. - qui flue et reflue à l'odeur et à la vue » expression d'une mobilité qu'aucun sens se semble en mesure de fixer, ni l'odorat ni la vue. Juxtaposition de termes nobles et péjoratifs nacre », mare », visqueux et verdâtre », dentelle noirâtre » la dentelle est une matière noble mais l'adjectif noirâtre la dévalorise -> difficile de donner une valeur à l'huître. d La perle Le poème finit sur un paragraphe élogieux sur l'huître. La beauté perle », nacre » = l'intérieur de l'huître, orner » = fonction esthétique. La rareté très rare » superlatif, formule » = petite forme ce n'est pas abondant. 2. Une démarche apparemment objective de objet » Le poète énonce d'emblée ce dont il va parler L'huître » premier mot et titre du poème. Les deux premiers verbes = verbe être » il s'agit de déterminer une identité, de définir. Eléments propres à une définition la taille grosseur », la couleur blanchâtre », blancs », verdâtres », noirâtre », la consistance rugueuse », visqueux », la matière nacre ». L'énonciation montre une recherche d'objectivité - Tournures impersonnelles on peut », on trouve », s'y reprendre à plusieurs fois »... - Tournures se rapprochant d'une notice explicative il faut alors la tenir », se servir d'un couteau ».3. Une recherche du détail Précision au creux d'un torchon », couteau ébréché », marquent son enveloppe de ronds blancs »... Recours à des comparatifs de supériorité ou d'infériorité plus rugueuse », moins unie » -> caractérisation précise de l'objet. Description qui fait appel aux sens pour permettre au lecteur de se représenter au mieux l'objet dont il est question - La vue couleur », brillamment », blanchâtre », ronds blancs », vue »... - Le toucher rugueuse », ébréché », visqueux ». - Le goût à boire et à manger ». - L'odorat odeur ». - Et dans une moindre mesure, connotation à l'ouïe parler » Toutefois ces précisions restent souvent approximatives, comme le montre l'utilisation du suffixe âtre » blanchâtre », verdâtre » ou encore une sorte de ». Cependant, sous des apparences descriptives, ce texte présente les caractéristiques d'un texte poétique. II. Les caractéristiques d'un poème 1. Des jeux de sonorités - Des homéotéleutes figure consistant à répéter des finales de mots noirâtre », blanchâtre », verdâtre » qui fonctionnent presque comme des rimes. - Des jeux sur les allitérations et assonances En [k] les doigts curieux s'y coupent, s'y cassent les ongles », Les coups qu'on lui porte marquent son enveloppe ». En [r] parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d'où l'on trouve aussitôt à s'orner ». En [s] les cieux d'en-dessus s'affaissent sur les cieux d'en-dessous ». En [v] et [f] + assonance en [u] visqueux et verdâtre » ..., flue et reflue à l'odeur et à la vue ». 2. Des jeux sur le langage Sur la polysémie à boire et à manger » huître comestible avec du liquide et du solide à l'intérieur, huître composé d'éléments hétérogènes. firmament » est un terme habituellement utilisé en poésie, nacre » exprime la pureté, mais ici le mot fait référence à la matière dont l'huître est constituée d'ailleurs le jeu sur le sens propre et le sens figuré est mis en évidence par l'expression à proprement parler » mise entre parenthèses c'est comme si le poète nous disait qu'il avait conscience d'utiliser un vocabulaire poétique, il précise car en général il utilise le langage poétique. Différentes figures de style présente dans le texte le rende poétique Oxymore brillamment blanchâtre » blanchâtre » connote un côté terne, non brillant. Personnifications c'est un monde opiniâtrement clos » l'opiniâtreté = persévérance, acharnement est une qualité humaine. un couteau [...] peu franc » connotation morale. leur gosier de nacre » l'huître n'a pas de gosier. Métonymie les doigts curieux » pour désigner la personne qui tente d'ouvrir l'huître. 3. Métaphore filée entre l'huître et le monde Cette idée est retrouvée explicitement à deux reprises dans le poème c'est un monde », et A l'intérieur l'on trouve tout un monde ». Il peut également être noté la présence de vocabulaire qui se rattache à l'idée de monde halos » qui sont des auréoles autour des astres, firmament » qui est la voûte céleste, les cieux » pluriel de ciel. A l'intérieur de ce monde se trouve une sorte de mer élément aquatique après éléments célestes une mare [...] qui flue et reflue » -> marée. Un monde où tout à l'air de s'entremêler - Les cieux » den dessus et les cieux » d'en dessous - Les cieux » deviennent une mare » - La mare » qui est en fait un sachet » Un monde en mouvement s'affaissent » mouvement vertical, flue et reflue » mouvement horizontal. => Transfiguration poétique du réel le réel est transformé en poésie, dès lors cette description devient symbolique. III. La symbolique du poème 1. L'ambigüité de la dernière phrase une formule perle » Premier sens = une petite forme apparaît comme une perle perle de l'huître. Deuxième sens le terme formule » peut signifier une formulation, ce que l'on dit. Ce sens paraît appuyé par la présence du mot gosier » appartenant au même champ lexical = partie intérieure de la gorge d'où sort la parole. Quelle serait cette parole ? - Ses caractéristiques la rareté très rare » mais aussi perle » = ce n'est pas un débit abondant, l'organe de celui qui parle est de nacre » = idée de pureté et de haute valeur la parole est précieuse, et cette parole sert à orner », c'est-à -dire qu'elle a un but esthétique. - Rareté + pureté + esthétique = caractéristiques de la parole poétique. - La perle serait donc en fait un poème le texte est donc une sorte d'allégorie sur la création poétique, l'huître qui produit la perle serait alors le monde poétique. 2. Lecture rétrospective du poème selon cette signification symbolique a Premier paragraphe la création poétique vue de l'extérieur L'insistance sur l'idée de fermeture monde opiniâtrement clos », rugueux », met en évidence l'hermétisme poétique pour les autres qui voient cela comme quelque chose de difficilement abordable. La difficulté pour ouvrir l'huître symbolise la difficulté d'entrer dans l'univers poétique pour quelqu'un qui n'est pas initié, mais cette entrée est possible à force d'efforts. Toutefois il y a une dévalorisation de ces tentatives d'intrusion - La connotation de violence on a l'impression que les "profanes" en poésie violeraient une sorte de refuge, d'ailleurs ils abîment l'huître par leurs tentatives d'intrusion puisque leurs coups ... marquent son enveloppe de ronds blancs ». - C'est parce que leur motivations sont mauvaises tout d'abord, on peut penser qu'ils cherchent absolument à s'approprier les secrets de cette création ils tiennent l'huître au creux d'un torchon » et simplement par curiosité doigts curieux » ou malveillance ou traîtrise couteau ébréché et peu franc ». - Mais beaucoup s'y coupent, s'y cassent les ongles » -> ils ne parviennent pas à rentrer dans cet univers poétique. b Second paragraphe le monde du poète à l'intérieur de l'huître Pour ceux qui arrivent à ouvrir l'huître, c'est-à -dire à comprendre la poésie, un monde entier s'ouvre à eux - Un monde caractérisé par le céleste, une dimension supérieure halos », firmament », cieux ». - Un monde riche, abondant, où tout se mêle mélange des sens, des couleurs, les choses n'ont plus une forme fixe, elles se transforment et se confondent -> un monde difficile à saisir, à définir. - on trouve [...] à boire et à manger » la poésie est capable de nourrir intellectuellement celui qui la comprend. Conclusion Le texte L'huître, de Francis Ponge, est donc bien un poème. Cela se ressent au fur et à mesure de la lecture et est confirmé par la dernière phrase. C'est une sorte de mise en abyme puisqu'il traite du processus de la création poétique et de la perception du monde poétique par les gens extérieurs. Toutefois, le travail poétique de Ponge ne suit pas tout à fait le même sens que d'autres poèmes il ne cherche pas à exprimer certaines idées par des images poétiques, il part avant tout de l'objet et ce sont les particularités de cet objet qui l'amènent à une symbolique, il se propose de voir l'objet sous un autre jour, mais en s'imposant toujours de partir de l'objet lui-même. Ponge donne à ce type de poème le néologisme de objeu » de objet » et jeu ». Le poète est différent des autres, le monde poétique est clos, difficile d'accès. Le poète est celui qui est capable de voir les différentes significations que peut avoir un objet.
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le parti pris des choses l huitre